Serge Hefez écrit : « Qu’est-ce qu’une famille ? Comment la définir aujourd’hui, alors qu’elle revêt tant de formes différentes ? En thérapie familiale, ce qui définit le mieux une famille est la frontière qui la sépare, la protège et la différencie du reste du monde. (…) Les frontières de la famille, bien qu’invisibles à l’œil nu, sont parfaitement perceptibles. Elles protègent les individus, tout en autorisant la différenciation à l’intérieur du groupe, en déterminant pour chaque membre des caractéristiques, des compétences, des talents et des handicaps au sein de ce groupe. Elles régissent les contacts et la possibilité de communiquer avec l’extérieur. (…) » [1]

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C’est le cœur de métier des éducateurs et des psychologues de travailler cette question de frontières chez les adolescents afin d’accompagner leur passage à l’âge adulte, afin de les aider à se séparer de leur famille pour devenir autonomes. C’est toujours une étape complexe et délicate pour laquelle les familles peuvent avoir besoin de regard extérieur, d’analyse et d’aide.  

 

Au-delà des discours et des théories, il n’y a que des histoires singulières et des familles en souffrance. Car ce qu'on ne dit pas assez, c’est que la « crise de l’adolescence » est aussi une « crise familiale » ! 

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Chaque histoire familiale est unique, chaque trajectoire des adolescents aussi, et il est souvent nécessaire que « quelqu’un d’extérieur » aide les parents à faire un pas de côté pour changer d'angle de vue,  amène de la conciliation et du réconfort,(ap)porte un regard neutre et distancié, triangule les relations familiales, de manière à changer les règles du jeu pour ouvrir un nouvel espace du possible...

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C’est la raison d’être de ce cabinet… 

 

[1] Dounia Bouzar et Serge Hefez, Je rêvais d’un autre monde, L’adolescence sous l’emprise de Daesh, p.144.